samedi 14 juin 2008

LES BAINS DE LA FONTAINE VAÏMA








LE CULBUTO

Le ludion capricieux ...
Mais le culbuto obstiné !

Poussah de celluloïd, rouge et jaune, au ventre bien rond.

Le génie des mille et une nuits ?
On le sort du coffre à jouets. On le pose. Il se tient debout.
Il est cul-de-jatte.
Le mien portait turban. Il avait été blessé en je ne sais quelle bataille.
Dans le dos, une déchirure béante montrait un intérieur vide et rose.

Le culbuto ... Inclinez-le de quelque manière, il revient à la verticale, imperturbablement.
On devine le lest de plomb.






LE BAIN

Le poussah de celluloïd pose, rebondi, sur son ventre lesté. Comment donc l’appelait-on ?
C’était au temps de notre enfance.



Ici, la fontaine jaillit à gros bouillons des racines du basalte, chaude.
Vaïma, fontaine sacrée, fontaine royale. Ces messieurs et ces dames de la cour y venaient aux bains, dit-on, du temps de la Reine Pomaré.


Derrière les fougères, deux poussahs semblent flotter, posés sur le ventre, et le nombril à l’air. Ils prennent les eaux et soignent leurs maux.
Ils bavardent.
Chacun tient une bouteille de bière à la main.
Deux voitures, garées au bord de la route ... Et dans chaque voiture, une glacière pour les réserves.

Les poussahs, si on les inclinait ... Que nul n’en doute, ils sont lestés. On peut gager qu’ils reviendraient à la verticale ...

Sans laisser tomber une goutte de bière !

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